Dire que le monde du sport traverse une mauvaise passe serait sans doute un euphémisme. Nos plus haut responsables ont actuellement des décisions délicates à prendre. Dans tous les cas, celles-ci seront critiquées. Annuler un championnat, un match, une rencontre au nom du principe de précaution est une décision courageuse. Bien sûr on trouvera toujours des détracteurs criant que l’on cède à la panique, que tout cela est exagéré, que l’histoire nous montre que nous avons déjà fait face à des épidémies bien plus importantes sans que cela ne conduise à toutes les restrictions qui sont en train de se mettre en place. Mais qui est en mesure à ce stade, de savoir quel sera l’ampleur du problème ? Lorsque l’on cherche à limiter le développement d’une crise, toute comparaison avec des événements similaires est prématurée et donc faussée. Dans un scénario catastrophe, on imagine que d’autres détracteurs, mais peut-être aussi les mêmes, pourraient crier au scandale face à notre incapacité à anticiper, à réagir et à agir devant ce qui semblait prévisible ! Il convient donc de savoir raison garder, de se repositionner non pas sur l’immédiateté mais sur le plus long terme.
Par ailleurs, les effets collatéraux de cette crise nous rappellent, si nous l’avions oublié, qu’au de-là de l’investissement louable des bénévoles, le sport et ses organisations constituent un secteur économique à part entière. Comme les autres secteurs, il sera largement impacté. A un autre niveau, s’il s’agit pour chacun de poursuivre autant que possible ses activités, on mesure un peu mieux l’intérêt de cultiver l’accès à l’autonomie au profit de la dépendance. Ce point s’applique aussi à la pratique de l’activité physique et au sport. Au final, comme on l’entend fréquemment lors des interviews de champions, ne s’agit-il pas avant tout de se faire plaisir ?
Thierry Maquet