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PUBLICATION | Habiter en foyer de jeunes travailleurs. Entre « urgence sociale » et « coup de pouce »
 
 
Communiqué
INJEP analyses & synthèses n°56
Habiter en foyer de jeunes travailleurs. Entre « urgence sociale » et « coup de pouce »
 

La diversité des profils des jeunes en foyers de jeunes travailleurs conduit les professionnels à adapter leur action d’accompagnement et de suivi. Deux profils peuvent être distingués, ceux inscrits dans des situations socio-économiques très précaires et d’autres relevant de situations plus stabilisées. Pour les premiers, l’hébergement et l’accompagnement en foyer représentent la prise en charge d’une situation d’« urgence sociale ». Pour les seconds, c’est un « coup de pouce » afin d’accéder à un hébergement et à un emploi à la hauteur de leurs attentes et de leur diplôme.
 

Parce que l’accès à un logement autonome relève souvent d’un parcours du combattant, les foyers de jeunes travailleurs (FJT) qui accueillent les 16-30 ans en activité ou en voie d’insertion sociale et professionnelle, doivent relever un double défi : celui d’héberger et d’accompagner des jeunes en situation d’urgence sociale, tout en donnant un coup de pouce à d’autres, moins précaires, mais confrontés au problème d’un marché immobilier saturé, relève une étude de l’INJEP menée en partenariat avec l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (UNHAJ).  
 

Des jeunes issus des classes populaires, des plus précaires aux plus stabilisés

Les jeunes résidents des FJT sont en effets divisés en « différentes fractions des classes populaires », voire, des classes moyennes, note Julie Couronné, chargée d’études et de recherche à l’INJEP. Elle pointe par ailleurs plusieurs clivages entre ces fractions : « le premier concerne la situation professionnelle des parents. » Ceux-ci ne sont pas toujours en emploi, d’autres perçoivent des petites pensions de retraite ; d’autres enfin, ont basculé dans la précarité en raison d’un décès, un divorce, ou d’une maladie quand d’autres jeunes proviennent de familles stables socialement ou propriétaires de leurs logements.

Le second clivage renvoie au rapport à l’école et au niveau de diplômes, puisqu’un tiers des jeunes enquêtés sont sortis du système scolaire sans diplôme ou avec un diplôme de type CAP/BEP. À ceux-là s’ajoutent des bacheliers en échec universitaire, en proportion importante.  

Le troisième clivage se rapporte aux parcours migratoires des enquêtés. Une partie des jeunes rencontrés au sein des deux FJT franciliens sont de nationalité étrangère et ont migré en France, soit dans le cadre d’un regroupement familial, soit au terme de voyages illégaux et très dangereux, la plupart du temps financés par un ou des membres de la famille.

Un enjeu pour les professionnels 

Les professionnels des FJT ont donc intégré la nécessité de prendre en charge des publics aux profils multiples. Et si les jeunes les plus stabilisés aux plans social et économique s’en sortent mieux que les plus précaires, reste que cette enquête met en lumière le décalage entre le coût du logement autonome, l’instabilité et les niveaux de rémunération des premiers emplois ou stages, en même temps qu’elle pointe le rôle de l’habitat dans la mobilité sociale et professionnelle des jeunes. La crise sanitaire qui a débuté en 2020 a pu participer à renforcer ces difficultés en amplifiant les inégalités sociales entre jeunes.

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