Le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse de l’INJEP a soutenu et suivi la réalisation d’une évaluation pour mesurer l’impact des secteurs multi-collèges sur la mixité sociale des collèges parisiens. Le dispositif est jugé efficace, même s’il peine à réduire les écarts lorsque les différences entre groupes sociaux sont trop fortes. Que faire pour réduire la ségrégation sociale entre les collèges de Paris ? La Ville et l’Académie de Paris expérimentent depuis la rentrée 2017 une méthode nouvelle pour affecter les élèves aux collèges publics : les secteurs multi-collèges.
Ce dispositif consiste à mettre en place des secteurs communs à plusieurs collèges pour diversifier leur recrutement social. Au mois de janvier 2017, le Conseil de Paris a ainsi voté la création de trois secteurs bi-collèges. Chaque année, près d’un millier d’élèves sont affectés dans ces collèges selon deux modalités distinctes : soit en scolarisant deux niveaux sur quatre alternativement dans chaque collège (la montée alternée), soit en affectant les élèves dans les deux collèges du secteur de manière à y obtenir une mixité sociale équivalente (le choix scolaire régulé).
Au travers du programme La France s’engage, l’INJEP a financé l’évaluation de ce dispositif par Julien Grenet, directeur de recherche au CNRS, professeur associé à l’École d’économie de Paris et directeur adjoint de l’Institut des politiques publiques (PSE/GENES) et Youssef Souidi, doctorant à l’EHESS et à l’École d’économie de Paris.
Ce numéro d’INJEP analyses & synthèses restitue les principaux résultats de ce travail : il en résulte que deux des trois secteurs bi-collèges de la capitale ont atteint leur objectif de mixité sociale trois ans plus tard. Néanmoins, dans le troisième secteur, les progrès ont été plus lents à se concrétiser et restent modestes.
Au-delà du cas parisien, les secteurs multi-collèges constituent une piste prometteuse pour favoriser la mixité scolaire lorsque le tissu urbain est suffisamment diversifié pour permettre un brassage social des élèves. |