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Le smartphone, une opportunité pédagogique ou un perturbateur des séjours en colonies de vacances ? C’est le sujet du dernier INJEP analyses & synthèses, une publication qui ne se limite pas à un descriptif des usages, mais ouvre des perspectives en soulignant que les usages du smartphone bénéficient davantage au collectif qu’ils n’isolent les adolescents.
Quid des usages des téléphones portables en colonies de vacances ? En quoi les smartphones dont sont équipés 86 % des 12-17 ans modifient les modalités des séjours par leurs impacts sur les relations entre adolescents, tout autant qu’avec les équipes d’animation ou les parents ? Le portable doit-il être considéré comme « un ennemi de la colo’ » par les professionnels en menaçant d’extraire totalement les jeunes de leur « environnement quotidien le temps du séjour » ? Ou doit-il être envisagé comme un levier d’animation et de renouvellement des liens entre les équipes pédagogiques, les jeunes et leurs familles ?
Le dernier numéro d’INJEP analyses & synthèses, signé d’Émilie Morand, chercheure associée à l’INJEP et au laboratoire CERLIS, restitue les résultats d’une enquête de terrain réalisée entre juillet et février 2019, associant observations in situ et entretiens avec des jeunes ainsi que des membres des équipes d’animation et des formateurs en BAFA.
Intitulé « Le téléphone portable en colonie de vacances. Un objet qui inquiète, des usages qui fédèrent », ce numéro ambitionne de dépasser la seule question la régulation pour investir le champ des sociabilités numériques à travers les médias sociaux qui alimentent « les liens en train de se construire » avant et après le séjour. De fait, le smartphone permet d’étendre l’aventure du séjour aux cercles d’amis extérieurs, de même aux parents, ce qui modifie radicalement le cadre géographique et la temporalité des « colos » et déstabilise parfois les professionnels.
Le smartphone pourtant assure une continuité dans les pratiques. Il peut devenir un support d’ouverture vers d’autres champs culturels et par conséquent un levier de renouvellement des pratiques pédagogiques. Par ailleurs, l’auteure relève de fortes disparités dans les usages entre filles et garçons et entre classes sociales derrière l’homogénéité apparente des usages numériques juvéniles. |
