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A partir de l’enquête Youngelect 2022, le dernier numéro d’INJEP analyses & synthèses met en lumière les spécificités du vote des jeunes au scrutin présidentiel et les explique. Les jeunes restent plus abstentionnistes que les autres classes d’âge. Les votes des moins de 35 ans se répartissent davantage sur les candidats de la gauche radicale et d'extrême droite, et sont davantage déterminées que chez leurs aînés par leurs valeurs culturelles.
Abstention, répartition des votes, impacts des valeurs et des situations sociales… À partir d’une enquête post-électorale, Youngelect, menée auprès de 1723 personnes, dont un suréchantillon de 499 jeunes de 18-35 ans, l’INJEP restitue les principaux enseignements du vote des jeunes aux dernières élections présidentielles.
Abstention et bipolarisation des suffrages
Tout d’abord, le niveau d’abstention des jeunes reste plus fort que celui de leurs aînés : 67 % des 18-24 ans et 61 % des 25-29 ans déclarent avoir participé aux deux tours des élections présidentielles contre 86 % des plus de 35 ans. Un phénomène qui peut s’expliquer par une familiarisation progressive avec la vie politique, une entrée différée dans la vie adulte et dans l’accès à l’autonomie sociale et économique, mais aussi par un changement de culture politique chez les générations nées au tournant des années 60, dont l’expression politique passe moins par le vote que par d’autres modalités (manifestations, boycotts, pétitions, occupations de places, etc.).
En second lieu, lorsqu’ils s’opèrent, les choix électoraux des jeunes se sont davantage portés sur les candidats de la gauche radicale et de l’extrême droite. Une bipolarisation qui dénote avec la tripartition du paysage politique observée sur l’ensemble du corps électoral.
Différences sociales, de niveau d'étude, impact des valeurs
Troisième point saillant de cette enquête : le taux d’abstention des jeunes est fortement lié à leur situation sociale et à leur niveau de diplôme. Les électeurs de moins de 35 ans ayant un niveau de diplôme supérieur à bac + 2 sont 80 % à déclarer avoir voté aux deux tours de l’élection présidentielle contre seulement 60 % de celles et ceux ayant un diplôme inférieur au bac.
Enfin, l’analyse des auteurs, Laurent Lardeux (INJEP) et Vincent Tiberj (Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim), pointe la place plus forte des valeurs culturelles dans le comportement électoral des jeunes que dans celui de leurs aînés (rapport aux questions d’immigration, d’autorité, de rôle de genre et de tolérance à l’endroit des minorités sexuelles). |
