Les séjours à l’étranger pendant les études restent très inégalement répartis selon les filières et l’origine sociale des étudiants. Les diplômés des grandes écoles sont les plus nombreux à partir (plus de 80 %), loin devant les étudiants des universités ou les diplômés du secondaire Près de 40 % des sortants du système éducatif en 2017 ont réalisé un séjour à l’étranger durant leurs études (hors vacances et loisirs), une proportion qui atteint 48 % parmi les sortants de l’enseignement supérieur. Les diplômés des écoles d’ingénieurs et de commerce sont les plus concernés, avec des taux dépassant 80 %, tandis que les étudiants des universités, les diplômés du secondaire et les jeunes issus de milieux modestes en bénéficient moins souvent. Tels sont les principaux résultats d’une exploitation de l’enquête Génération du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (CÉREQ), menée auprès de 25 000 jeunes. Au lycée et au collège : des séjours majoritairement courts
Au collège ou au lycée, les séjours sont majoritairement courts et liés à des échanges scolaires, tandis que dans l’enseignement supérieur, ils se diversifient pour inclure stages, études ou volontariats. Le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne concentrent deux tiers des séjours dans le secondaire, mais moins d’un tiers des séjours dans le supérieur. Les courts séjours d’étude ou d’échange à vocation linguistique demeurent les plus fréquents, même pour les diplômés du supérieur : 57 % des jeunes partis à l’étranger déclarent que leur plus long séjour a eu lieu avant le baccalauréat.
Net avantage aux jeunes de familles favorisées
La possibilité de partir à l’étranger est fortement corrélée aux ressources sociales et économiques du jeune et de sa famille. En effet, les jeunes issus de familles favorisées poursuivent plus souvent leurs études, bénéficient d’un soutien financier plus élevé, d’un accès facilité à l’information sur les programmes de mobilité et d’une culture familiale valorisant les séjours à l’étranger.
Ainsi, les enfants d’origine favorisée (parents cadres) partent plus souvent à l’étranger pendant leurs études : 49 % en font l’expérience contre 29 % des enfants d’ouvriers. L’écart est encore plus marqué dans le supérieur : si 28 % des enfants de familles cadres partent à l’étranger pendant leurs études supérieures, c’est le cas de seulement 8 % des enfants de familles ouvrières. |