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Qui sont ces jeunes-femmes qui vivent et grandissent à la campagne ? Comment vivent-elles leur jeunesse, quelles sont leurs conditions de vie, leurs trajectoires, leurs expériences loin des grandes agglomérations ? C’est pour le comprendre que Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée d’études et de recherche à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) a enquêté auprès de ces jeunes femmes en milieu rural. Dans le prolongement du rapport d’étude édité par l’INJEP, elle publie aujourd’hui aux Presses de Sciences Po, « Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural », un ouvrage qui leur donne la parole.
Dans son enquête menée dans les Deux-Sèvres, les Ardennes, la presqu’île de Crozon et le massif de la Chartreuse, Yaëlle Amsellem-Mainguy est allée à la rencontre de ces jeunes femmes de classe populaire en milieu rural, âgées de 14 à 29 ans. Une première dans la littérature sociologique consacrée aux jeunes ruraux, davantage focalisée sur les hommes.
Ces collégiennes, lycéennes, ou jeunes femmes actives que l’on entend peu, lui ont raconté leur vie quotidienne, leurs relations familiales, amicales, amoureuses, leurs loisirs, leurs parcours scolaires, leurs emplois… Les « filles du coin » lui ont confié le poids de la réputation et de la respectabilité, la nécessité d’avoir du réseau et de savoir s’adapter face à l’éloignement des grandes villes et à la disparition des services de proximité. Elles lui ont décrit leurs rêves et leurs aspirations, et la question qui se pose à elles dès l’adolescence : partir ou rester ?
Des récits qui mettent en lumière les contraintes géographiques qui pèsent sur le quotidien et sur les destins scolaires et professionnels des jeunes femmes dans le monde rural populaire, mais aussi les spécificités de leurs sociabilités et les rapports de genre qui sont à l’œuvre. |
