À l’occasion de la sortie du numéro 82 de la revue Agora débats/jeunesses, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) organise une conférence-débat le jeudi 20 juin à Paris. Coordinateurs du numéro, chercheurs et représentants de l’institution militaire seront réunis pour débattre des rapports qu’entretient l’armée avec la jeunesse, notamment populaire. La suppression du service militaire n’a pas fait disparaître les jeunes de l’armée. Comparée à la population active, la population militaire est même particulièrement juvénile. Pour de nombreux jeunes de milieux sociaux variés, et en particulier ceux issus des milieux populaires, l’univers militaire apparaît comme un horizon professionnel crédible : près de 90 000 d’entre eux se présentent chaque année aux épreuves de recrutement. Aujourd’hui, cette expérience ne s’inscrit plus dans la rhétorique du soldat citoyen et du devoir militaire, mais autour des questions d’insertion professionnelle (pour les jeunes) et d’efficacité opérationnelle (pour les armées). Si des travaux de recherche à caractère sociologique existent au sein de l’institution, ils restent focalisés sur des catégories et problématiques propres à l’armée. Rares sont les recherches qui appréhendent l’univers militaire comme un espace de socialisation comme un autre, où se croisent et coexistent des jeunes d’origines sociales très diversifiées. Le dossier d'Agora débats/jeunesses vise à contribuer au comblement de cet angle mort de la sociologie de la jeunesse. Il s’attache à dresser un tableau de l’institution et des rapports qu’elle entretient avec la jeunesse, notamment à travers un portrait des jeunes qui s’engagent chaque année dans la Marine nationale, une analyse de la formation et de la « fidélisation » des soldats de l’armée de terre, ou encore des contributions sur le rôle de l’armée dans l’encadrement des jeunesses difficiles ou en difficultés. Le 20 juin prochain Laurent Besse, Christel Coton, Marc Bessin, Bertrand Bonneau et Elodie Lemaire apporteront leur éclairage et mettront en débat les rapports que l’armée entretient avec la jeunesse qui remplit ses rangs. |